Cheval libre est tu là ? [pv Opal]

Oriane
J'avais très mal dormi cette nuit pleine de doute. "Ma" jument serait-elle là. Viendrait-elle de nouveau me voir. J'avais passé la nuit à me retourner la tête pleine de son image, son doux museau me manquait ! N'arrivant pas à dormir je m'étais habillé chaudement, j'avais mangé rapidement et j'étais sorti de mon studio. J'avais pris le même chemin qu'hier et un nouveau doute était né en moi : avec la pluie d'hier et la pénombre de l'aube je n'étais pas sur de reconnaitre le chemin. Pourtant quand j'arriva à notre point de rendez-vous je savais que c'était là. Je ne la vis pas tout de suite.
Je commença par poser mon sac à dos par terre (j'avais pris soin de prendre un pic-nic) et me dis :
*De toute façon t'es stupide comment veut-tu qu'une jument sauvage s'attache à toi au point de te donner sa liberté... Et puis elle à surement un étalon. Son troupeau va changer de vallée bientôt, l'herbe commence à être vraiment sèche et pauvre par ici.*
Je commença à penser que l'orage d'hier changerait peut-être un peu cela. Et tout en pensant je promenais mon regard aux alentours. C'est là que je la vis. Elle était couchée. *Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?* me dis-je en commençant à paniquer.
Je m'approcha doucement en murmurant :
-Ben alors ma belle, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu es malade ?

Mon souffle contre sa main, son odeur si étrange, mais si enivrante, sa main, douce, chaude, sur mon encolure. Son souvenir me hantait.
J'étais toujours là, à l'endroit même où elle m'avait quittée une dizaine d'heure au part avant. Mes respirations, longues, beaucoup trop d'ailleurs, me faisait souffrir. Chaque inspiration, chaque parcelle d'air de cet endroit, m'apportait de nouveau son fumet ... Je l'aimais beaucoup, ce fumet.
Sous moi, l'herbe avait commencer à sécher tant je lui barrait la route vers le soleil. Mais, aujourd'hui, je n'en avait cure. Car oui, ce jour-ci, je souhaitais mourir.
Ma vie n'avait plus aucun sens. J'étais démunie. Je n'étais plus rien, rien qu'un bout de chair sans vie. Mon coeur ne battait plus que pour s'arrêter. Chaque coup qu'il portait à mon poitrail était de plus en plus irrégulier, de plus en plus languissant ... Tout d'un coup, je crus ma mère qui m'avais dis qu'on pouvais mourir si l'on en avait envie. Et moi, je le voulais.
Tout en moi désirait périr. Je ne pensais plus, j'étais vidée de tout sentiment sauf de la tristesse. J'avais tout perdu. Ma mère c'était fait dévoré par les loups, comme moi dans peu de temps. Mais je le voulais, je ne me battais plus. J'étais déjà morte ...

Un doux murmure. De nouveau cette odeur ... Ça y était. Je n'étais plus de ce monde. Mon corps qui se réchauffait au fur et à mesure qu'une main fragile me réanimait. Je ne voulais pas ouvrir les yeux, et mon souffle, bien plus long que les autres, se détendis. J'étais au Paradis. Où donc pouvais-t-elle se trouver, mis à part dans mes rêves les plus fous ? Plus jamais je ne la reverrai, plus jamais je n'aimerais ... Car je n'étais plus.

J'ouvris lentement un oeil. Mon coeur, déjà faible, battis un ultime coup, qui me redonna espoir. Je me remis à respirer. Je me remis à vivre, à espérer, à vouloir, à voir, à sentir, à ... à aimer.
Mon hennissement, plus doux que dans n'importe lequel de mes rêves, résonna comme l'appel d'un esprit voulant rejoindre son corps. Un second suivi le premier, plus tonitruant cependant.

J'étais de nouveau ... Vivante.

Oriane
Je paniquais tout à fait quand approchant d'elle elle ne réagissait pas. Je tendis ma main et effleura son encolure comme la veille. Ouf elle était en vie. Elle respirait et son encolure était chaude. Une larme roula sur ma joue avant de s'écraser plus bas sur sa crinière. Elle suivit son crin en laissant une trainée brillante.
Puis la jument hennit ! Elle allait bien. Je m'assis à côté d'elle, la laissant reprendre son souffle et ses esprits. Manifestement elle aussi avait mal dormi.

Opal.

J'ouvris de petits yeux tous froissés, et vis, floue, la belle humaine qui me regardait. J'avais honte de mettre laissée mourir. Je n'aurai pas dus la faire souffrir, elle n'avait rien fait ! Je poussais un loup et profond soupir, puis, la poussant légèrement de la tête pour l'écarter, je me remis péniblement sur mes pieds. M'ébrouant, je mis mon chanfrein contre tout son corps, et fermai les yeux pour lui montrer ma très grande affection pour elle.

Oriane
Je fermai les yeux moi aussi, en me pressant contre sa tête. J'avais tellement douté de la trouvé ce matin et le stress de la voir couché n'avait fait qu'augmenter alors je me rendit compte comme tout était éphémère. Je continuai à pleurer mais cette fois de joie. Je chuchota :
-Tu m'a fait une belle peur miss...Là c'est fini...
J'essayais à la fois de la calmer et de me calmer.

Opal

Mon sang se calmait dans mes veines à mesure que les mains de ma chère et tendre me touchaient, m'effleuraient ... Mon souffle redevient normal, les yeux mi-clos.
Sa voix, douce, semblait, me bercer, m'attirer, elle chantait en moi comme une sirène. J'étais envoutée. J'avais toujours voulu vivre ceci. La bulle de laquelle j'avais été éjectée si violement se formait de nouveau autour de nous.

Oriane
Je soupira de soulagement en la voyant se détendre. Manifestement elle avait du mal dormir à cause de moi. Je me dit qu'elle devait avoir faim et la laissant quelques secondes je m’accroupis pour lui chercher une pomme bien juteuse récupérer au club house se matin.

Opal

Sa chaleur s'écarta soudain de moi ; elle s'éloignait, doucement, de moi. Allait-elle repartir de nouveau, et pour de bon cette fois ?
Plongeant sa main dans sa poche-qui-sentait-bizarre, elle continua à me regarder. Elle en sortit une pomme, bien rouge, bien juteuse, qui me mis 'eau à la bouche, et, trottant à sa rencontre, lui arrachait des mains.

Oriane
Je fis un air sévère quand elle me prit la pomme des mains. Puis souris elle était drôle il y a 5 minutes prostré par terre et la trottinant toute contente. Pour la forme je protesta quand même. En lui caressant le chanfrein
-Ben dis donc où t'as appris ces manières !